Le CR de la morkitu
Ce week-end de rallye s'annonçait sous les meilleurs auspices : beau temps, moto au top (pas vidangée, pneus en fin de vie, plaquettes avant en fin de vie, faisceau électrique qui a pris un coup de chaud et partiellement cramé)...
Avec mon comparse Quineto, nous voici donc en route direction Saint-Jean-de-Vaux (près de Chalon-sur-Saône). A bord du Trafic rouillé prêté par Canaille : une FZR 600 de 1995 (je crois) et une Fazer 600 de 1998, équipées toutes deux de phares additionnels au xénon (pour y voir quelque chose la nuit) et d'un dérouleur de road book. Le road book d'ailleurs, semble velu : d'habitude, on parcourt plusieurs fois la même boucle, ou bien il y a de larges portions communes entre 2 boucles. Mais là non, chaque boucle est unique (à peu de choses près). Donc le road book est très long (physiquement je veux dire, la bande de papier quoi) et d'ailleurs nous n'avons pas eu le temps de le reconnaître en entier avant l'épreuve, faute de temps.
Nous arrivons donc jeudi en début d'après-midi, sous un cagnard qui fait plaisir à voir. Une fois le campement installé au camping municipal, nous filons en reconnaissance. Après avoir plusieurs fois limé la première spéciale et même pris des notes pour nous la remémorer plus facilement, nous filons à la seconde spéciale où nous réitérons l'opération. Nous connaissions déjà l'ES (épreuve spéciale) 1 puisqu'il s'agit de la même que l'année dernière, avec un début en mode "course de côte" vraiment jouissif, une seconde partie beaucoup plus rapide (j'ai pris 180 km/h juste avant le début d'un freinage) que je n'aime pas et une dernière partie en descente, avec plein de petits virages serrés. L'ES 2 est la même qu'en 2012 également, mais dans l'autre sens, ce qui change... tout

De belles épingles à flanc de coteau où l'on peut piloter à vue mais dont le bitume défoncé met nos pauvres suspensions à rude épreuve, suivies d'une interminable succession de virages rendant la mémorisation vraiment compliquée. Gauche, droite, gauche, droite qui s'ouvre et où il ne faut pas couper les gaz sous peine de perdre un paquet de secondes instantanément ; tout le problème, c'est d'avoir confiance en ses souvenirs le jour de l'épreuve pour ne pas faire de connerie

Nos reco nous permettent, en outre, de reconnaître une partie du routier de nuit, mais pas plus. Comme je l'expliquais précédemment, le parcours est long et composé de 4 boucles toutes différentes, donc on n'a pas le temps de se taper les 400 km que ça représente !
Le lendemain matin, rebelote. Nous parcourons à nouveau les spéciales afin de bien les graver dans nos cervelles, puis direction les contrôles (administratif et technique). Comme d'habitude, le contrôle technique de la moto est des plus légers. Par contre, le mec de la FFM ne loupe pas ma dorsale (elle est artisanale et donc pas homologuée, même si elle offre des performances supplantant bien des dorsales homologuées), ce qui m'oblige à en acheter une (comme par hasard, il y a des concess motos juste à côté

). Une fois ces formalités remplies, nous laissons nos motos au parc fermé pour la nuit.
Samedi matin vers 10h00, départ depuis le parc fermé. Le routier de jour, que nous n'avons pas eu le temps de reconnaître du tout, nous réserve des surprises. Je pense notamment à cette case du road book pas claire du tout et qui nous a envoyé sur une voie rapide 2x2 voies, évidemment impossible de faire demi-tour ! Donc, 5 km avant de trouver une sortie nous permettant de repartir dans l'autre sens. Je ne garantis pas d'avoir scrupuleusement respecté le code de la route sur les 5 km du retour
Malgré tout, nous nous en sortons bien et pointons à l'heure au contrôle horaire. Les routes empruntées sont, pour la plupart, très physiques, très petites et très dégueulasses, le genre de route où les nombreuses KTM sont à la fête avec leurs suspattes de haute qualité. En revanche, nos Yamaha d'entrée de gamme nous malmènent le cul et le dos autant que nous leur malmenons leurs pauvres suspensions

A noter, outre ces innombrables Katoches, 2 XTZ 1200 - kassdédi gloubi - ainsi qu'une floppée de Triumph, un peu de Ducati et pas mal de BMW également. Les vieilles trapanelles à pas cher telles que les nôtres se font de plus en plus rares, en rallye. C'est la course à l'armement et je le déplore un peu, car l'esprit s'en ressent. Il y a tout de même 2 ou 3 ER-6 et surtout un type en CB500 qui finira à la 18è place, ce qui prouve que les résultats, c'est 90% de pilotage, 9% la moto et 1% les chinois du FBI qui font faire des erreurs aux chronométreurs de la FFM.
Bref et donc, le routier déroule et la première ES arrive. Je fais une prestation catastrophique qui se finit dans l'herbe. J'ai la bonne idée de freiner moins fort au moment où je me sors, de sorte que je ne tombe pas. Je repars aussitôt, finit la spéciale et enquille le routier, bien énervé de commencer l'épreuve aussi merdeusement.
La suite se passe sans encombre. Quiqui et moi commettons quelques erreurs d'orientation mais nettement moins graves que celle de la voie rapide. D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls, loin s'en faut : plus d'une fois, nous "repêchons" des concurrents un peu paumés qui tournent au milieu de carrefours, à la recherche de la bonne route

Puis nous leur servons de "poissons pilotes", jusqu'à ce que, remis sur la bonne trajectoire, ils nous abandonnent tels des oisillons aguerris qui se jettent dans le vide pour leur premier vol sous le regard attendri de leurs parents oiseaux qui pensent tout bas "piou piou, piou piou piou !", ce qui est pour le moins mystérieux.
Trêve de phrase à rallonge : le routier me fracasse peu à peu mais je prends soin de me détendre autant que possible, dès qu'une portion de route plus cool le permet, ou dès qu'on est en bas d'une ES et qu'il y a un peu d'attente. Mes passages sur les ES s'améliorent, j'ai de bonnes sensations et les traj sont pas mauvaises. Les reco ont été assez efficaces pour me permettre de ne pas couper les gaz là où il ne le faut pas. C'est pas encore tip top, je le sens bien. Mais bon, quand on a juste une fin d'après-midi et un bout de matinée pour faire des reconnaissances, et quand on n'a pas l'occasion de rouler comme un con sur des petites routes assez souvent pour s'entrainer, on fait ce qu'on peut !
Bref, l'épreuve de jour se termine et si je suis entamé physiquement, je ne suis pas rincé. Mais finalement, c'est la pluie qui rince notre motivation. A la vue de la pluie qui se met à tomber bien dru, Christophe et moi décidons, comme un paquet de concurrents soit dit en passant, de ne pas faire les 2 boucles de nuit, nan mais ho, on est là pour s'amuser nous, on n'est pas classé au championnat

Quelques photos suivront, dès que les sympathiques moants et moards venus nous voir partageront leurs clichés !

edit : ah oui j'oubliais : vos serviteurs ont terminé 46è (quiqui) et 47è (ma pomme) sur 109 concurrents pour ce qui est du classement de jour, ce qui est notre meilleur résultat sur une épreuve du championnat
