Attention pavé, c'est ma vie style Comme certains le savent déjà, ma Mac#1 a été victime d'une rencontre non consentie librement avec un mur en avril 2011. Si extérieurement la voiture n'avait même pas une éraflure, celle-ci s’étant délicatement posée contre cet ignoble rempart de béton, les réalités de la physique se sont une fois de plus imposées et l’énergie dégagée lors du choc s’est dissipée dans le châssis.
En effet, l’angle du choc a été insuffisant pour que le triangle joue un rôle de fusible en cassant… Or, à la différence de ceux de Caterham, le châssis des Mac#1 est en une seule pièce.
Après accord de l’assurance, j’ai déposé en juillet la voiture auprès de ces créateurs Mark et Colin à Sheffield. Je vous passe les péripéties sur les problèmes avec la peinture ou la disponibilité de certaines pièces qui ont allongé considérablement le délai initial d’un mois de travail.
Il faut aussi dire que j’en ai profité pour travailler sur deux axes :
a. Ma sécurité personnelle : depuis mon presqu’accident à Folembray où une MX5 a échappé aux mains (surement) expertes de son conducteur pour me couper la voie, j’avais dans l’idée d’installer un arceau cage. J’avais d’ailleurs déjà creusé différentes pistes ;
b. Monter les bonnes pièces aux bons endroits pour rendre la voiture la plus à l’aise possible dans l’usage 100% piste auquel je la destine.
J’ai pu ainsi bénéficier de toute l’expertise de Mac#1 Motorsports tout en réduisant la facture finale (plus de frais de port, pas de tâtonnement dans la recherche des pièces…). Le seul souci est que j’ai dû tout faire d’un coup et donc que je n’ai pas pu étaler les coûts dans le temps. Mais il aurait été franchement dommage de passer à côté de l’opportunité, d’autant plus que la voiture est désormais « Factory Built » !
Par un froid matin d’hiver, le grand jour est enfin arrivé. Après six heures de route, je peux enfin découvrir le résultat.
La voiture est donc passée de :
à
Les changements sont plus profonds qu’il n’y parait aux premiers abords :
a. Le châssis : Comme il est désormais neuf, il a donc bénéficié des dernières évolutions. Il y a notamment une modification des points d’ancrage des suspensions pour mieux assoir la voiture ;
b. Un kit d’ajustement rapide pour le carrossage : si un jour je finis par y comprendre quelque chose, je serais où faire les réglages ;
c. Une direction plus courte : Je passe de 4.4 tours de volant à 2.7 de butée à butée. Cela rend la voiture plus réactive dans les enchainements serrés ;
d. Un « quick shift » qui permet de réduire le débattement du levier de vitesse et donc un plus grand confort de conduite (notamment avec la T9) ;
e. Un kit de freins Willwood 4 pistons qui a permis de majorer la taille des disques avant de 230 à 260 mm ;
f. Un arceau cage « full race », c’est-à-dire avec les protections latérales : La montée et la descente dans la remorque n’en sont que plus sport ! ;
g. Des sièges baquet en fibre : grâce à leur assise beaucoup plus basse, le corps est nettement plus à l’intérieur du châssis à l’abri derrière l’arceau. Cela permet aussi de diminuer les turbulences aérodynamiques au niveau du casque puisque l’aeroscreen va enfin pouvoir jouer son rôle ;
h. Last and least, les jantes passent de 15 pouces à 13 pouces et les pneus de 195*50 au carré à 185*60 à l’avant et 205*60 à l’arrière afin de renforcer le pouvoir directionnel du train avant et stabiliser le train arrière.
La cerise sur le gâteau a été une réduction globale de poids (notamment sur les masses non suspendues) malgré la pose de l’arceau.
Le samedi a été consacré aux derniers réglages, principalement des sièges. J’ai l’occasion d’essayer la voiture dans la zone industrielle et là c’est l’
HORREUR :
• J’ai du mal à retrouver mes marques dans la voiture. J’ai l’impression d’être beaucoup plus confiné qu’auparavant. Tiens où est le capot avant ? Serais-je devenu claustrophobe en 9 mois ?
• J’ai les pieds qui s’emmêlent. J’accélère en même temps que je freine…
Bref, tout ça pour ça… Au moins, la voiture a un look génial !
Nous allons fêter l’évènement dans un pub anglais lors d’une sympathique soirée. Cela permet de faire tomber un peu la tension mais qui revient de plus belle une fois à l’hôtel.
Le lendemain, j’ai rendez-vous au garage pour récupérer la remorque et se mettre en route vers le nouveau circuit de Blyton Park à une heure de là. C’est très facile de rester calme, surtout quand il fait gratter la couche de glace sur le pare-brise. Au moins, la campagne anglaise est très belle toute de blanc vêtue. Même les renards chassent gaiement le long de la route…
Blyton Park est construit sur un ancien aérodrome militaire. Il a ouvert ses portes en juillet 2011. Le circuit asphalte fait 2.6 kilomètres (1.6 miles). Il y a aussi une piste de « grasstrack » et une piste de rallycross. Il est situé au milieu des champs. Il est très sécurisant puisqu’il n’y a aucun mur (très important pour moi !). La piste, même si elle n’est pas très large, a un tracé très intéressant. Comme j’ai dit à Mark, un circuit dont un des virages s’appelle « Bunga Bunga » ne peut être qu’un circuit sympa !
Nous arrivons juste à la fin du briefing. Les paddocks sont remplis de voitures intéressantes (comme souvent chez les Anglais) : une Ginetta G50, une réplique de Shelby Daytona, des voitures de rallye… En image :
http://www.javelintrackdays.co.uk/trackday/index.php?view=category&catid=100&option=com_joomgallery&Itemid=13Nous avons à peine le temps de sangler les casques pour faire deux tours de reconnaissance en…
Altea Tdi. Si certains ont envie de mourir jeunes, c’est quelque chose à faire au pays où le super est moins cher que le diesel !
Nous allons squatter un ancien hangar de la RAF pour s’abriter du froid et sortir la voiture. Une deuxième Mac#1 s’y trouve déjà. C’est celle d’Andy qu’il a construite il y a 10 mois et qu’il a équipée d’un moteur de moto duquel il sort 150 chevaux à la roue. J’aurais l’occasion de monter avec lui plus tard dans la journée. Ce sera une expérience inoubliable.
Pas tant à cause de la voiture car Martin (également propriétaire d’une Mac#1 mais qui ne fait pas de circuit) qui est monté dans la mienne et dans celle d’Andy confirme que les deux voitures se valent en termes de performance. C’est surtout une question de pilotage. Je ne suis jamais monté avec quelqu’un qui maîtrise aussi bien sa monture. Il n’y a aucune voiture qui lui résistera sur la piste. C’est du grand art !
Il en est autrement pour moi… Mark me propose d’aller enfin faire rouler la voiture. J’avoue que je ne le sens absolument pas et je lui demande de prendre le volant pour les premiers tours. Une fois sur la piste, c’est le drame…
La voiture n’est absolument pas stable. A chaque changement de vitesse, l’arrière manque de passer devant. Je me revois encore dans la courbe Bunga Bunga en train de penser dire à Mark qu’il peut garder la voiture et la mettre en vente car je ne veux plus revenir avec. C’est dire !
Mark ramène la voiture dans le hangar où lui et Colin vont faire les réglages des trains avant et arrière (vive les kits d’ajustements rapides) et jouer sur la dureté des amortisseurs. Au bout de la troisième entrée et sortie, les réglages sont nickels et la voiture se transforme en dévoreuse de bitume.
C’est à moi de prendre le volant. Je pars sans passager. Cela fait un témoin compromettant en moins ! Je m’avance dans les stands jusqu’au point de départ. Le casque se remplit rapidement de buée tellement il fait froid. Le commissaire abaisse son drapeau pour me laisser partir. Je m’élance : 1, 2 et 3, freins pour la courbe à gauche, je tourne le volant…
… Mais qu’est-ce que la voiture est facile à emmener ! J’ai l’impression qu’elle flotte sur le tarmac sans effort. C’est un régal. Je sors du S et j’enchaine la ligne courbe vers l’épingle à gauche et j’enfonce la pédale de freins…
J’ai encore à l’esprit ce que disait Joël sur le feeling des Willwood. Mais l’impression est complétement différente sur la Mac#1. La force de freinage est bluffante. Pour la première fois, il est enfin possible de bloquer les pneus équipés de semi-slicks. Même s’il faudra réapprendre à freiner, le sentiment de sécurité est décuplé.
Je boucle mon premier tour tout en restant crispé sur le volant. J’arriverais à me détendre au fur et à mesure des tours. Je rentre finalement au stand quand mes bras crient au supplice. Mais qu’est-ce que c’est bon !
J’aurais le plaisir d’emmener ma femme faire plusieurs tours. Ce sera sa première fois dans la Mac#1. Et a priori, cela lui a plu. J’espère que la prochaine fois ce sera pour prendre le volant.
Je tiens à remercier chaleureusement Mark et Colin de Mac#1 Motorsports. Ils ont poussé le sens du service client à un point que je ne connaissais pas. Il me tarde d’aller essayer leur nouveau kit dédié à la piste avec un moteur en central arrière. Mais ça, ce sera une autre histoire !!!