Donc voici l'autre histoire
Je vous présente ma nouvelle, à savoir une Ford Escort MK1 Mexico
Replica (j'insiste sur ce point, vous comprendrez par la suite pourquoi).
J'ai craqué pour plusieurs raisons :
1. RHD : important pour moi, fait partie de la définition d'une voiture plaisir anglaise ;
2. Propulsion : comme justement écrit par Personne, je veux pouvoir accélérer et tourner en même temps ;
3. Light : une fois qu'on y a goûté, il est difficile de s'en passer ;
4. Places à l'arrière : indispensable pour emmener ma fille ;
5. Look sympa avec sa calandre en forme d'os de chien (c'est pourquoi les Allemands surnomment la MK1 "Hundeknochen") ;
6. J'aime l'idée d'avoir une voiture plus vieille que moi.
Cette Escort première génération est sortie des chaînes de production de l'usine anglaise de Halewood en novembre 1970. Elle a parcouru l'équivalent en miles de 108698 kilomètres. J'en suis aujourd'hui le onzième propriétaire.
A l'origine, elle avait un châssis type 48, c'est à dire destiné aux Escort "civiles" avec les moteurs 1.1 l et 1.3 l qui développaient de 45 ch à 72 ch pour la version GT. Le châssis type 49 était réservé aux versions les plus sportives à savoir la RS 1600, la RS 2000 et la Mexico.
En fait, à la base, les châssis étaient identiques mais une fois la coque nue terminée et peinte, ils étaient transférés à l'usine AVO située à Aveley (UK) pour modifications. Au niveau du châssis, celles-ci consistaient à la pose de plaques de renfort situées à divers endroits stratégiques afin de pouvoir supporter des grosses puissances (certaines voitures, à l'image de celles préparées par Alan Mann ou par Ralph Broad, offraient une puissance de plus de 200cv).
Ma voiture sort d'une restauration complète, "from nuts and bolts" comme disent les British, faite par un professionnel renommé. Le garage a donc profité de la mise à nu du châssis pour poser les renforts AVO sur la voiture.
Avec cette remarque, j'imagine déjà les "puristes" du full stock crier au scandale. Et bien, tant pis ! Ce n'est pas le seul écart mais cela m'importe peu car j'ai acheté la voiture pour rouler et non pour la mettre dans un musée. D’autres choses ont été faites pour moderniser la voiture (qui a plus de 40 ans quand même !) et la rendre aussi agréable que fiable au quotidien.
Le look extérieur est celui de l'Escort Mexico sortie en novembre 1970. Ford voulait alors surfer sur la vague de la victoire au rallye Londres-Mexico et tenait à proposer au public un modèle performant mais moins onéreux et plus fiable que la RS 1600 ou la Twin-Cam que la fragilité mécanique de leurs moteurs réservait à un usage purement sportif.
En suivant les liens trouvés sur l'excellent site RCMA, vous trouverez :
a. Le récit écrit par l'Auto Journal en juin 1970 sur le rallye Londres-Mexico :
http://rcma.free.fr/escort/recit1.htm ;
b. L'essai de la Mexico réalisé par Echappement en juillet 1974, avec d'ailleurs de savoureuses remarques sur le contexte - déjà - répressif de l'époque :
http://rcma.free.fr/escort/Aessmexico.htmLa voiture se trouvait dans un garage situé à une heure de Liverpool. Et rien que pour y aller, cela a été une aventure digne de Phileas Fogg. Nous (et oui ma chère femme a accepté de m'accompagner dans cette aventure un peu dingue) avons mis près de 9 heures en empruntant taxi, train, bus, avion et voiture...
Et ce n'est que le début ! Car après avoir fait le tour de la voiture et un tour de quartier pour vérifier sommairement que tout fonctionne, nous sommes rentrés par la route.
Et pas n'importe lesquelles ! Nous avons privilégié les B-Roads où deux voitures ont du mal à se croiser. Sur 800 kilomètres, nous avons dû faire seulement 50 kilomètres de A-Roads et 30 kilomètres d'autoroutes pour rejoindre le ferry à Douvres (Dover).
Nous en avons d'ailleurs profité pour faire un détour par Portmeirion, village rendu célèbre par la série The Prisoner. Je tiens d'ailleurs à saluer au passage Patrick McGoohan pour m'avoir filé le virus de la Seven il y a longtemps.
J'avais quand même souscrit une assurance avec une option dépannage renforcé au cas où... Mais la voiture a tenu toutes ses promesses. Nous n'avons eu aucun souci mécanique. Elle s'est même montrée sobre avec une moyenne de 8.5 litres. C'est un vrai régal à conduire. Le son avec l'échappement Ashley ressemble à un grondement de V8 américain lors des accélérations soutenues. La voiture est confortable (vraie surprise), vive dans les enchaînements mais stable en ligne droite.
Détail amusant, nous avons eu pleins de pouces levés et d'appels de phares sur notre passage. Nous avons même eu une discussion avec un passionné à la station-service. Je ne pensais vraiment pas cela possible dans un pays au parc automobile si riche.
Dernière surprise, nous avons
réellement bien mangé tout au long du trajet. Nous avions choisi des endroits sympathiques mais nous avions jamais imaginé que nous nous régalerions aussi l'estomac. Ce pays a vraiment du bon
Pour conclure, voici quelques clichés :
Vive le pavé